lerail.com
27
'25
Written on Modified on
La nouvelle courbe ferroviaire de Serpont est désormais en service
Après 9 mois de travaux, Infrabel ouvre la courbe de Serpont, reliant directement les lignes Namur-Arlon et Libramont-Bertrix, évitant les manœuvres en gare de Libramont.
www.infrabel.be

La mise en service d’un nouveau tronçon ferroviaire constitue toujours un événement. Elle l’est d’autant plus lorsque ledit tronçon s’avère être un chaînon manquant, bénéfique tant pour le trafic des trains de voyageurs que pour le transport de marchandises. C’est exactement la finalité de la courbe de Serpont !
Prenons un exemple concret sous la forme d’un train en provenance de Namur risquant de se trouver immobilisé en raison d’un incident survenu au-delà de Libramont. Seule option jusqu’à présent : se rendre en gare de Libramont, y marquer un arrêt avant d’opérer un demi-tour, puis repartir vers Namur et emprunter une courbe lui permettant de rejoindre Bertrix et de poursuivre sa route vers le sud de la province. Un incident certes contourné… mais un temps perdu considérable lié à cette manœuvre ! Désormais, en empruntant la courbe de Serpont, ce même train venant de Namur est en mesure de bifurquer directement vers Bertrix quelques centaines de mètres avant l’entrée de Libramont. A la clé ? Un bénéfice direct sous la forme d’une plus grande fluidité du trafic et, accessoirement, la gare de Libramont qui ne se trouve plus engorgée par ces demi-tours intempestifs.

Pour aboutir à ce résultat, il aura fallu environ 9 mois de travaux et un investissement de 3 millions €. Après une phase de préparation (défrichement et terrassement) de l’assise de la future voie réalisée fin 2024, les équipes d’Infrabel ont posé, au printemps 2025, ballast, rails et traverses. Côté génie civil, un nouveau pont d’une portée de 14 mètres a été construit au-dessus de la rue de Tibetême. La dernière phase du chantier, menée à bien dès le mois de mai, a consisté à installer la signalisation ferroviaire et à électrifier la voie longue de 1200 mètres.

Favoriser le report de la route vers le rail
Le tracé de la courbe, en bordure du zoning industriel de Recogne, s’est imposé de lui-même. Il reprend en effet l’emplacement d’une voie ferrée démontée il y a une vingtaine d’années. A l’époque, le trafic de marchandises, alors principal utilisateur de cette infrastructure, a été massivement orienté vers l’« Athus-Meuse » (axe Namur-Dinant-Betrix-Athus) qui venait d’être électrifié.

Cette « nouvelle » connexion directe entre la ligne 162 « Namur-Arlon » et la ligne 165 « Libramont-Bertrix », bien évidemment utilisable dans les deux directions, offre aussi de nouvelles possibilités en matière d’exploitation régulière. Elle s’inscrit dans les efforts d’Infrabel destinés à favoriser le report du trafic de la route vers le rail. Cette démarche passe par une modernisation du réseau et par la mise en place de solutions pour augmenter la capacité et fluidifier les goulets d’étranglement. Le transport routier est considéré comme responsable de 75% des émissions liées au fret. Le rail, qui génère jusqu’à neuf fois moins de CO₂ et consomme six fois moins d’énergie que la route, est au cœur de cette stratégie de transfert modal.
www.infrabel.com