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SNCF News
SNCF : les chefs de gare ne donneront plus le signal de départ des trains
C’est l’autre réforme qui agite la SNCF. Les conducteurs décideront désormais eux-mêmes du départ de leur train. Cette harmonisation européenne des règles de sécurité intervient en plein mouvement social.
La SNCF le dit haut et fort. Ce n’est pas la fin des chefs de gare. Mais juste la fin de la responsabilité de l’une des taches historiques qui leur était confiée : le signal du départ des trains. « C’est désormais le conducteur qui décidera de lui-même s’il peut partir », explique-t-on à la SNCF. La mesure est entrée en vigueur dimanche 15 décembre.Le sifflet pour les voyageurs
Cette décision de départ doit être prise après une succession de vérifications : la montée à bord (ou la descente) de tous les voyageurs, la signalisation autorisant la circulation, le bon horaire, etc.
Jusqu’à présent, ces taches étaient dispersées entre plusieurs agents et c’est leur compilation qui permettait à l’agent d’escale d’autoriser le départ. Non pas par un coup de sifflet comme on le pense d’ailleurs souvent. « Le sifflet ou la sirène sont davantage destinés aux voyageurs, sourit un bon connaisseur des procédures. On leur signale ainsi que les portes vont se fermer.
Désormais, c’est donc le conducteur qui a la responsabilité d’assembler toutes ces conditions de départ. Selon la compagnie ferroviaire, cette évolution est une obligation européenne liée à l’harmonisation des règles de sécurité et opérée sous le contrôle de l’Établissement public de sécurité ferroviaire. La SNCF précise en outre que ces nouvelles règles s’appliquent à toutes les entreprises ferroviaires en France, et pas qu’à elle. Ce système est déjà en vigueur dans d’autres pays de l’Union européenne comme l’Allemagne, la Belgique, ou encore l’Italie.
Déjà 9 000 trains
Pour préparer cette bascule, tous les conducteurs ont été formés, collectivement puis individuellement. Une période de transition de six mois est également prévue avec des agents dans les gares pour aider si nécessaire les conducteurs.
À vrai dire, ces règles ne sont pas nouvelles. Elle s’applique déjà pour presque tous les trains circulant en Île-de-France et pour 40 % des TER, soit quelque 9 000 trains sur les 15 000 qui circulent quotidiennement sur le réseau ferroviaire. Le reste des TER, les Intercités et les TGV basculeront donc dans le système.
Vigilants sur les responsabilités
Si la mise en œuvre de cette réforme était prévue depuis longtemps, elle intervient en plein mouvement social et ne sera peut-être pas de nature à ramener la sérénité chez les cheminots. Déjà l’accident du TER, survenu le 16 octobre en Champagne-Ardenne, avait provoqué de nombreux « droits de retraits » à la SNCF dans les jours suivants et avait conduit les cheminots à soulever la question de la préparation des conducteurs à cette évolution.
« Les dernières semaines ont vu une accélération des formations, dit Rémi Aufrere-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT cheminots. Mais il faudra être vigilant sur la charge encore accrue de responsabilités qui reposent désormais sur les agents de conduite. »
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