GCF à grande vitesse vers Marrakech

Double succès pour GCF au Maroc dans le cadre du grand projet de modernisation qui, axé sur la ligne à grande vitesse, vise à doter le pays d’un réseau ferroviaire moderne et performant.

Pour une valeur totale d’environ 200 millions d’euros, Generale Costruzioni Ferroviarie s’est vu attribuer deux lots importants concernant l’extension de la ligne à grande vitesse de Kenitra à Marrakech, ainsi que le projet d’intervention concomitant pour la modernisation des lignes conventionnelles déjà existantes.

Lot 2 LGV Kenitra-Marrakech
Deux lots ont été mis en appel d’offres par l’ONCF – l’Office National des Chemins de Fer du Maroc – pour la construction de la « Ligne à Grande Vitesse » (LGV) Kenitra-Marrakech, prolongement naturel de la ligne Tangeri–Kenitra, première ligne à grande vitesse du continent africain inaugurée en 2018.

GCF, en qualité de mandataire du groupement, aux côtés de trois sociétés de son propre groupe (Transalp Renouvellement, GCF Elettriche et GCFMA), s’est vu attribuer le lot 2, relatif à la tranche sud Sidi El Aidi – Marrakech, pour un montant de 140 M€. Environ 200 km de ligne devront être achevés et mis en service d’ici 2030, année où le Maroc, avec l’Espagne et le Portugal, accueillera la Coupe du Monde de football.

« La nouvelle ligne AV, » explique Luca Goffi, chef de projet chez GCF, « aura sa propre voie, pour la plupart sur un tracé parallèle à l’existant. Il nous incombera de poser le rail sur la plate-forme, construite par des tiers, et de réaliser la construction de la ligne de contact, depuis l’excavation des fondations jusqu’à la pose des poteaux, en passant par l’équipement et la tension. La conception détaillée a démarré et, parallèlement, nous préparons le chantier. »




Deux bases de chantier sont en cours d’installation à Sidi El Aidi et à Benguerir sur une superficie totale de 165 hectares. Elles serviront de base logistique, de dépôt pour le stockage et la manutention des matériaux, ainsi que d’atelier de maintenance pour des machines à haute efficacité. La plus grande (1 000 000 m²), à Benguerir, à 50 km au nord de Marrakech, accueillera également l’atelier de fabrication des traverses et la toute nouvelle installation de l'atelier forain de soudage électrique des rails. Conçu et construit par GCF de manière à pouvoir être éventuellement relocalisé, il sera mis à la disposition de l’ONCF, en prévision de l’extension ultérieure de la grande vitesse jusqu’à Agadir.




« Les rails, » poursuit Luca Goffi, « filés à Piombino par JSW Steel Italy (la matière première, le « blum », arrive d’Inde) sont expédiés sous forme de barres de 36 m par bateau jusqu’à Casablanca et, après une première inspection qualité, transférés par rail vers l’usine de Benguerir où neuf barres sont soudées pour obtenir des rails de 324 m de long. Dans l’installation de soudure automatique, les extrémités des barres sont nettoyées, passent par l’étape de soudure, ensuite par une zone de refroidissement naturel, puis dans un tunnel de refroidissement, ensuite dans une presse de redressement et enfin lors de l’opération de meulage. » À partir de là, un convoi ferroviaire spécialement composé de 17 wagons plateforme équipés à cet effet les acheminera sur site, où ils seront « glissés » en place pour être fixés aux traverses.

Lot 4 TVE Sidi El Aidi – Marrakech
Les travaux prévus dans le cadre du deuxième marché remporté par GCF SpA, agissant comme mandataire du groupement avec GCFMA, ne sont pas moins ambitieux.

Le Lot 4, pour la ligne à double voie déjà existante (« Voies en Exploitation ») Sidi El Aidi – Marrakech, prévoit la réalisation d’ouvrages civils, de travaux d’armement ferroviaire, ainsi que la conception et la construction de la ligne de contact. L’ensemble de ces travaux vise à augmenter l’efficacité de la ligne et des gares et à améliorer l’interconnexion avec la future ligne AV Kenitra–Marrakech. Le montant des travaux s’élève à 55 M€, à réaliser dans un délai de 36 mois.

Plus précisément, l’intervention concernera 6 gares existantes (Sidi El Aidi, Setat, Benguerir, Sidi Boutmane, Palmerale–Sidi Ghanem et Gueliz) et 2 gares neuves (Ville Verte et Stade de Marrakech, à proximité du stade). Ce type d’intervention n’est pas nouveau pour GCF, qui, dès son premier contrat au Maroc en 2014, s’était engagé dans la rénovation de 20 gares le long de l’axe Tangeri–Casablanca, avec des travaux portant sur les ouvrages civils, l’armement ferroviaire, la caténaire, le signalement et l’éclairage, et qui, en 2017, avait réalisé l’ensemble des installations technologiques prévues pour la nouvelle gare ferroviaire de Rabat–Agdal.




Le trafic ferroviaire est particulièrement intense, notamment parce que la ligne, en plus d’assurer le trafic habituel de passagers et de marchandises entre Casablanca et Marrakech, est utilisée pour le transport des phosphates, dont le Maroc est le premier exportateur mondial. Sur les rails entre Sidi El Aidi et le nœud de Benguerir, il n’est pas rare de croiser le fameux « train des phosphates », ce spectaculaire convoi de 70 wagons à trémies qui effectue sans interruption la navette entre les mines de Khouribga et le port atlantique de Safi.