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Infrabel News

Un train-usine géant à l’œuvre pour renouveler la ligne à grande vitesse « Bruxelles-France »

Dans la nuit de dimanche à lundi, la page olympique à peine tournée, les équipes techniques d’Infrabel et de ses partenaires ont pris possession de ce qui sera leur « terrain de jeu à elles » au cours des 18 prochains jours : le tronçon « Leuze-Brugelette ».

Un train-usine géant à l’œuvre pour renouveler la ligne à grande vitesse « Bruxelles-France »

Une des 2 voies sera totalement remise à neuf sur une distance de 17,6km à l’aide d’un train-usine d’1km de longueur. Cette portion de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) entame ainsi sa cure de jouvence, marquant la première phase d’un chantier stratégique pour l’Europe du rail qui s’échelonnera sur une décennie.

Un chantier échelonné sur une dizaine d’années
Inaugurée en 1997, la « LGV1 » est la doyenne du réseau ferroviaire belge à grande vitesse. Chaque jour, une centaine de trains l’empruntent à 300km/h pour relier Belgique et France, dans un parcours qui mène certains d’entre eux vers la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou l’Allemagne. Afin de garantir la performance de cette infrastructure fortement sollicitée et, plus globalement, la compétitivité du rail en Europe, Infrabel vient de donner le coup d’envoi à un chantier majeur de renouvellement de ses différents composants. Il sera échelonné sur une dizaine d’années.

La première phase a été lancée hier à l’aube. Elle impose une interruption totale du trafic, dans les deux directions, jusqu’au 30 août. Au cours de cette période, synonyme de course contre la montre pour les équipes techniques, les trains à grande vitesse seront détournés via les lignes classiques (voir ci-après).

Environ 90 techniciens au travail 24h/24 pour limiter l’impact
Pour limiter l’impact de ce chantier sur les clients du rail, les équipes techniques sont à l’œuvre en 3 poses, soit 24h/24. En 18 jours et 18 nuits, elles vont procéder au renouvellement complet de l’une des 2 voies, sur un tronçon de 17,6km situé entre Tourpes (Leuze-en-Hainaut) et Brugelette. Concrètement, il faudra poser 35,2km de nouveaux rails, environ 30.000 nouvelles traverses et quelque 5.500 tonnes de ballast (le lit de cailloux qui fait office d’amortisseur de la voie).

Pour ce faire, elles peuvent compter sur un champion de la discipline : un train-usine autrichien, de plus d’1km de long et d’un poids de 4000 tonnes, qui sillonne l’Europe pour réaliser de tels méga-chantiers. C’est seulement sa deuxième visite sur le rail belge.

Le train « Swietelsky » dispose, en son centre, d’une unité de renouvellement d’environ 200m de long. Elle écarte les rails, enlève les traverses, aspire le ballast afin de le filtrer. Dans ce même mouvement continu, le train nivelle et dame le sol pour accueillir les nouvelles traverses et le ballast assaini. Les rails sont ensuite réinstallés. Manœuvré par 70 techniciens, il est capable de renouveler pas moins de 180m par heure et d’opérer 12h par jour ; le reste étant consacré à de la nécessaire maintenance.


Un train-usine géant à l’œuvre pour renouveler la ligne à grande vitesse « Bruxelles-France »

En parallèle, des travaux d’entretien approfondis sont réalisés, notamment le curage de bassins d’orage et le remplacement de câbles et autres composants de la signalisation. Ainsi, au total, environ 90 personnes, 6 grues, 5 locomotives et différents engins de chantier sont actifs en permanence sur un chantier dont l’un des plus gros défis réside dans sa chaîne logistique.

Des trains à grande vitesse déviés via Mons ou Tournai
La ligne à grande vitesse qui, entre Halle et le village frontalier d’Esplechin, permet de relier Bruxelles à la France souffle cette année ses 27 bougies. Chaque jour, une centaine de TGV l’empruntent à 300km/h. Ces dernières années, des signes de vieillissement sont apparus ce qui a amené Infrabel à planifier ces travaux.

L’ampleur de la tâche et la nécessité de garantir la sécurité du personnel ne permettant pas de maintenir la ligne en service, le trafic est totalement interrompu jusqu’au 30 août à l’aube. Depuis ce lundi matin, les TGV sont amenés à emprunter le réseau classique, soit via Mons (trafic de et vers Paris), soit via Ath/Tournai (trafic de et vers Londres). Cette déviation occasionne une prolongation des temps de parcours d’environ 30 minutes. Les différents opérateurs ferroviaires actifs sur cette ligne ont adapté les horaires en conséquence.


Un train-usine géant à l’œuvre pour renouveler la ligne à grande vitesse « Bruxelles-France »

Un chantier stratégique de 310 millions d’euros échelonné sur une dizaine d’années
La LGV 1 devrait être remise à neuf d’ici 2035. Cela impliquera du travail de nuit, imperceptible pour les voyageurs, et des coupures planifiées du trafic chaque été à raison, en moyenne, d’une quinzaine de jours par an. Le budget total de ces travaux se monte à 310 millions d’euros, inscrit dans le plan pluriannuel d’investissement d’Infrabel approuvé en décembre 2022 par le Gouvernement fédéral.La position de la Belgique dans l’Europe du rail, via son hub de Bruxelles-Midi, donne à ce chantier une dimension stratégique. Infrabel est bien consciente des désagréments liés à ces travaux et met tout en œuvre pour limiter leur impact.

Le réseau à grande vitesse belge :
  • la LGV 1 « Halle-frontière française » inaugurée en 1997 (tracé de 74km) qui a placé Bruxelles à 1h26 de Paris et à 2h01 de Londres ;
  • la LGV 2 « Louvain-Liège » inaugurée en 2002 (tracé de 64km) et la LGV 3 « Liège-frontière allemande » inaugurée en 2009 (tracé de 36,5km) qui ont placé Bruxelles à 1h50 de Cologne ;
  • la LGV 4 « Anvers-frontière néerlandaise » inaugurée en 2009 (tracé de 36km) qui a placé Bruxelles à 1h52 d’Amsterdam.

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