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Pourquoi la France ne doit pas manquer le train de l'hydrogène "vert"

Alors que l'Europe a dévoilé un plan de développement de "l'hydrogène vert" et que l'Allemagne prévoit 9 milliards d'euros dans ce domaine, la France doit encore lancer son plan national, attendu par les industriels du secteur.

Pourquoi la France ne doit pas manquer le train de l'hydrogène vert

La France doit encore fait sa révolution dans la production d'hydrogène "vert" sous forme d'un plan industriel national doté d'un financement public.

Lorsqu'il était ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot avait obtenu mi-2018 une "petite" enveloppe de 100 millions d'euros. Elle était alors dédiée aux premiers déploiements de l’hydrogène dans l’industrie, la mobilité et l’énergie sous l'égide de l’Ademe (agence de la transition écologique) qui gérait l'affectation de ces crédits.


Priorité à l'investissement dans l'hydrogène "vert"


L'hydrogène a vocation à accompagner la transition énergétique en permettant de stocker à grande échelle de l'électricité et en servant de carburant dans les véhicules électriques (via un système de pile à combustible), garantissant une meilleure autonomie que les batteries Lithium-Ion.

Il est produit essentiellement avec des énergies fossiles (gaz, charbon, hydrocarbures), en grande partie via une technique appelée vaporeformage du méthane. Priorité est donc donnée pour l'avenir à l’hydrogène renouvelable, ou "vert", produit par l’électrolyse de l’eau (on utilise de l’électricité pour séparer l’hydrogène de l’eau), avec du courant électrique issu d'énergies renouvelables.


Les 100 millions d'euros du "plan Hulot" font pâle figure


Les fonds du "plan Hulot"' de 2018-2019 font aujourd'hui pâle figure aux côtés de ceux que va investir Allemagne en mettant 9 milliards d'euros sur la table, avec l'ambition de devenir le "fournisseur et producteur numéro 1" d'hydrogène "vert" dans le monde.

De son côté, l'Union européenne a Bruxelles a dévoilé mercredi 8 juillet un plan de développement de l'hydrogène propre dans l'UE avec pour objectif de décarboner les secteurs les plus polluants comme la sidérurgie et les transports, dans la course vers la neutralité climatique en 2050.

Dans un premier temps, la Commission souhaite soutenir l'installation de 6 gigawatts (GW) d'électrolyseurs d'hydrogène renouvelable, et une production jusqu'à un million de tonnes d'hydrogène renouvelable, avant une augmentation progressive pour un développement à grande échelle entre 2030 et 2050.

En comparaison des initiatives allemandes et européennes, la filière industrielle de l'hydrogène en France s'inquiète. Ses poids lourds tels Air Liquide, Michelin, Total, Faurecia ou Plastic Omnium, estiment que la stratégie française en la matière se fait attendre.


"À la France de s'affirmer avec un plan ambitieux"

"L’Europe vient de fixer un cap pour l’hydrogène jusqu’en 2050, à la France de s’affirmer avec un Plan National ambitieux et d’y mettre les moyens correspondants" a soutenu Philippe Boucly, président de l'Afhypac (association pour l'hydrogène et les piles à combustible),

Il n'est pas sûr que l'engagement de l'État, dévoilé avec le plan de soutien à l'aéronautique, de consacrer 1,5 milliard d'euros sur trois ans pour "parvenir à un avion neutre en carbone en 2035" grâce notamment à l'hydrogène, puisse fédérer la filière.

"Nous allons, dans le plan de relance, investir massivement sur la recherche et la production d'hydrogène en France" a affirmé Bruno Le Maire sur l'antenne d'Europe1

En attendant que cette promesse se matérialise à la rentrée 2020, les initiatives des acteurs français de l'hydrogène se concrétisent, en se multipliant, dans l'Hexagone.


14 stations à hydrogène en Auvergne-Rhône-Alpes


Un groupement d'entreprises regroupées autour de la société drômoise McPhy (dont EDF a pris 22% du capital) a été retenu pour déployer 14 stations fournissant de l'hydrogène pour automobile dans les grandes villes d'Auvergne-Rhône-Alpes. Le contrat été passé dans le cadre du projet Zero Emission Valley (ZEV) lancé par la région Auvergne-Rhône-Alpes et mis en oeuvre par la société Hympulsion qui compte notamment à son capital Engie, Michelin et le Crédit agricole.

Le projet ZEV mobilisera près de 52 millions d'euros sur dix ans, dont 15 millions financés par la région, 14,4 millions par l'ADEME et 10,1 millions par l'Europe. Ce projet, l'un des plus importants du genre en Europe, prévoit le déploiement dans les trois ans de 20 stations et de 1200 véhicules professionnels à hydrogène.


Total inaugure sa 1ère station à hydrogène en France


Total a, de son côté, inauguré sa première station hydrogène sur le sol français (la 32ème dans l'Europe) près du Mans dans la Sarthe. Elle alimentera principalement le réseau de transport en commun de l’agglomération mancelle et, à terme, de futures voitures de compétition, en raison de sa proximité avec le circuit des 24h du Mans.

Mais l'hydrogène pour les véhicules individuels reste encore une niche de marché, même si, à terme, l'aout-clé de l’hydrogène vert ou bas-carbone consiste à réduire la pollution émanant du transport routier.ç


Bus et trains, pionniers du fonctionnement à l'hydrogène

Les premiers intéressés sont à ce jour les bus et les cars comme ceux déployés à Pau ou près de Versailles (Yvelines) qui font du transport collectif le secteur pionnier utilisant la pile à combustible à hydrogène.

L’hydrogène est aussi l’une des pistes d'avenir explorées pour le transport ferroviaire utilisant des trains diesel sur les lignes non-électrifiées. L'industriel français Alstom est en pointe dans ce domaine avec son train Coradia iLint autorisé depuis 2018 à entrer en service commercial sur le réseau régional ferroviare allemand.

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