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Pourquoi y-a-t-il du vent dans le métro? L'expert français nous explique
À 40 kilomètres/heure, c'est une rafale force 6 qui vous attend en bas des marches du métro, à Paris et partout ailleurs… Mais pourquoi?
Lorsque l’on s’engage dans une bouche de métro ou que l’on en sort, un vent continu nous assaille, quel que soit le temps à l’extérieur. La tempête Ciara n’y change rien. Ce souffle si peu accueillant n’est pas dû à la climatisation des couloirs, mais plutôt au rythme effréné des trains.À l’origine de cette soufflerie en continu, “l’effet piston”, un phénomène que nous a expliqué Frédéric Waymel, chef du département ventilation de la société Egis, spécialiste de l’ingénierie des transports urbains: “En chassant de l’air devant lui, le train génère une surpression dans la station [...] Quand les trains quittent la station, cela génère une dépression”. Vent d’Est, vent d’Ouest, les passagers qui s’engouffrent dans les couloirs subissent les effets de l’activité ferroviaire.
S’il ne crée pas d’accident, le phénomène est décrit comme pénible par les usagers dans les enquêtes d’opinion, et pour cause: le vent créé par cet effet piston, ajouté à d’autres facteurs qui accentuent sa puissance comme la différence de température entre la station et la surface, peut atteindre 40 km/h. Largement assez pour vous décoiffer...ou vous faire l’effet d’un petit blizzard souterrain.
“Les installations du métro, si on prend l’exemple de Paris, ont plus d’un siècle pour certaines. On n’avait pas prévu ces vitesses ni ces cadences”, explique Frédéric Waymel. Heureusement, des solutions existent: des puits d’aération, qui permettent à l’air expulsé de s’échapper en passant ailleurs que dans les couloirs, ou encore les fameuses portes vitrées. Mais attention, celles qui isolent intégralement les rails, comme sur les lignes 1 et 14 du métro parisien mais aussi à Lille, Rennes et Toulouse.
Voilà pourquoi l’effet piston, un jour, pourrait avoir quelque chose de délicieusement vieillot. Aujourd’hui, la construction des gares prend en compte ce phénomène, et les voies isolées par des cloisons (qui ne servent pas uniquement à empêcher les accidents et les suicides!) vont se multiplier. Une bonne raison d’apprécier ce souffle délicat lors de vos déplacements.
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