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En Alsace, RM System habille et connecte les trains

L’équipementier du Bas-Rhin fait partie de la poignée d’acteurs en Europe qui habille les intérieurs des trains pour le compte des constructeurs ferroviaires, souvent dans leurs propres usines. Pour trouver de la valeur ajoutée, le sous-traitant développe des activités de maintenance-réparation préventive et de fabrication de planchers et isolants. 10 à 15 embauches en CDI ont lieu par an, puisées dans le « vivier » des travailleurs temporaires qu’il fait monter en compétence.

L’industrie ferroviaire compte quelques sous-traitants haut de gamme, sur lesquels reposent largement la qualité et la sécurité de ses rames. Depuis Uberach (Bas-Rhin), RM System fait partie de cette poignée d’acteurs en Europe. Voici 16 ans que cette PME habille l’intérieur des wagons (le « garnissage »), pose les revêtements de sol et les sièges, colle les baies, installe les torons électriques et les câbles.

Son bâtiment, au fond d’une zone d’activités de la petite commune du val de Moder, ne laisse pas présager un tel fourmillement de métiers. Pour cause, il n’abrite qu’une vingtaine des 180 salariés en CDI : la plupart de ceux-ci travaillent dans les usines mêmes de construction des clients, comme Alstom à Reichshoffen (Bas-Rhin) et Valenciennes (Nord), Bombardier à Crespin (Nord), les ateliers de la RATP et les technicentres de la SNCF.

Ces permanents sont renforcés d’un effectif équivalent d’intérimaires, soit 180 en ce moment : « Nous sommes la variable d’ajustement des clients, soumis aux impératifs de calendrier de leurs commandes », souligne Benoît Fischer, directeur général. Le dirigeant de RM System n’y trouve aucun motif de complainte, bien au contraire : cette souplesse a fait la prospérité de la PME.
Ses dirigeants fondateurs en 1999, Robert Ladenburger et Michel Jacoby – leurs prénoms ont donné les initiales à l’entreprise – , avaient identifié le ferroviaire comme un moyen de rebond par rapport à l’activité initiale de câblage informatique qui devenait moins florissante. Or cette industrie est devenue le pilier de RM System, et en fait son client quasi-exclusif.

Dans ce contexte, la toujours souhaitable diversification ne vient pas de la typologie de clientèle, mais des spécialités, décrit Benoît Fischer : « Nous avons ajouté la maintenance-réparation préventive de véhicules, qui nous amène par exemple à réviser durant la nuit les trams de la CTS [Compagnie des transports strasbourgeois, ndlr ]. Et nous avons développé un troisième axe : le travail de la matière. »
Ce dernier pôle consiste à proposer une prestation complète de planchers et d’isolants pour le ferroviaire : la PME achète la matière, la découpe, l’assemble, la livre en usine et la pose. « Cette activité a vocation à augmenter en importance », appuie le dirigeant. En quelques années, sa part devrait passer de 20 à 30 % dans le chiffre d’affaires,. De même, l’entretien-réparation maintenance devrait progresser de 40 à 50 %, ces deux évolutions réduisant alors le « travail en usine » à 20 %.

Le pôle matière est notamment stimulé par deux gros contrats pour les RER nouvelle génération du Grand Paris construits par Alstom et Bombardier, et pour les trains régionaux belges M7 de Bombardier. Son développement a amené la PME à ouvrir en 2018 un site de 5.000 m2, Atelier de découpe du Nord, au voisinage des usines locales Alstom et Bombardier, moyennant un investissement immobilier et matériel de 2,5 millions d’€.
Le chiffre d’affaires de RM System se stabilise à 30 millions d’€, soit 22 millions en France auprès des constructeurs ferroviaires et de leurs équipementiers. S’ajoutent 8 millions annuels apportés par la filiale en Allemagne, qui travaille notamment pour les sites Alstom de Salzgitter en Basse-Saxe et Bombardier à Henningsdorf (Brandebourg).

Les perspectives positives amènent RM System à recruter. Au cumul des permanents et des intérimaires, les effectifs ont triplé en dix ans. 10 à 15 embauches en CDI ont lieu par an, en puisant dans le « vivier » des travailleurs temporaires, qu’il s’agit de reconstituer ensuite. « Les ressources humaines constituent un enjeu majeur pour nous », reconnaît Benoît Fischer.
Or les métiers manuels requis sont particuliers : garnisseurs, sertisseurs, poseurs de revêtements de sol, câbleurs ne se trouvent pas vraiment au sortir des écoles, même professionnelles. En conséquence, la PME a construit sa propre filière de formation, devenant organisme agrée pour « modeler » à ses besoins et faire monter en compétences et les intérimaires. Ceux-ci suivent un contrat de professionnalisation de six mois. Les experts de RM System assurent les volets pratique et théorique.

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