Après les premières annonces sur le Paris-Berlin, la mobilisation continue pour sauver le train de nuit Paris-Vienne
L'opérateur European Sleeper annonce aujourd'hui 12 novembre vouloir lancer un train de nuit Paris-Bruxelles-Berlin en 2026. C'est une première victoire pour les 91 000 signataires de la pétition. Toutefois, atteindre l'équilibre économique sans subventions reste aujourd'hui un pari.
Un soutien est attendu pour la ligne Paris-Vienne
Si un train de nuit Paris-Berlin circulera probablement en 2026, l'avenir du Paris-Vienne reste en suspens. C'est aujourd'hui l'unique liaison ferroviaire directe entre la France et l'Autriche. En l'absence de train de nuit, la plupart des voyageurs risquent donc de se reporter sur l'avion, bien plus polluant.
Le train de nuit est une activité fragile qui fait face à une compétition déséquilibrée avec l'avion, qui ne paie pas de TVA ni de taxe sur le kérosène. Ces subventions indirectes sont évaluées à 30 à 40€ par billet d'avion, auxquels il faudrait ajouter le coût de l'impact climatique de l'avion (de l'ordre de 50€ par passager). Un soutien public pour les trains de nuit est donc légitime. Un effort des opérateurs est par ailleurs demandé pour optimiser le service. Le collectif "Oui au train de nuit" appelle donc les pouvoirs publics et les opérateurs à faire chacun un pas pour maintenir et développer le train de nuit Paris-Vienne.
Chaque mode de transport nécessite des financements publics
L'aérien bénéficie de niches fiscales sur le kérosène qui représentent un manque à gagner de 4 milliards d'euros par an pour la France. L'UE veut apporter 500 milliards d'euros pour les Lignes à Grande Vitesse. Les trains de nuit ont aussi besoin d'un coup de pouce des pouvoirs publics, qui peuvent agir à différents niveaux :
Subventionner les lignes internationales qui en ont besoin.
Valider la commande en cours des 340 voitures de nuit nécessaires pour lancer les nouvelles lignes promises par le président de la République. Alors que les opérateurs, comme la SNCF ou European Sleeper, ne disposent que de trains vieillissants et en quantité limitée, cela permettra de disposer enfin de trains neufs pour desservir le territoire national.
Autre soutien attendu : l'État peut donner la mission à la SNCF de vendre des billets pour tous les trains circulant en France ou, à défaut, au moins informer sur leur existence, en indiquant un lien vers un site où les billets sont disponibles. Cela réparera en partie la situation incongrue de ces deux dernières années, où les trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne n'étaient pas visibles sur SNCF Connect.
Agir auprès de SNCF Réseau pour fiabiliser la circulation des trains de nuit, notamment en prévoyant des itinéraires bis en cas de travaux sur l'itinéraire principal.
Pour atteindre ces objectifs, "Oui au train de nuit" appelle à une semaine d'action internationale :
Le 5 novembre, un rassemblement a eu lieu à Paris, en présence d'une dizaine de parlementaires.
Le 11 novembre, Oui au train de nuit a manifesté à la gare centrale de Vienne, en présence d'élus, et alors que des élus consulaires en Autriche demandent au ministre des Transports de « garantir la continuité du Vienne–Paris » (voir le communiqué bilingue).
D'autres actions sont annoncées le jeudi 13 novembre à 12h devant la gare de Strasbourg et le samedi 15 novembre à 11h30 devant la gare de Nancy (voir l'agenda sur ouiautraindenuit.wordpress.com/agenda ).
Suite au vote de deux amendements le 28 octobre, les députés doivent se prononcer en commission des Finances sur le maintien de la subvention aux trains de nuit internationaux, et sur la commande des 340 voitures de nuit. Alors, la situation va-t-elle se débloquer pour le Paris-Vienne et pour une relance ambitieuse du train de nuit ?
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