Les TER d’Occitanie à 1 euro, entre succès et limites
L’audit de la Chambre régionale des comptes avait pour mission d’étudier le dispositif de ticket TER à un euro.

Si la fréquentation est clairement dynamisée, le coût pour les finances régionales et l’impact environnemental suscitent davantage d’interrogations qu’il n’y parait.
Lancée en 2011 en Languedoc-Roussillon, l’offre TER à un euro est devenue une marque de fabrique en Occitanie. En avril 2025, elle a battu un record avec 104.000 billets vendus en un seul week-end. Décrite comme « une révolution » par Carole Delga, elle a été évaluée par la Chambre régionale des comptes, qui en souligne à la fois les atouts et les faiblesses.
Cinq formules coexistent : billets week-end, jeunes, contingentés, sur cinq lignes historiques et lors des pics de pollution. Objectifs : dynamiser les zones rurales, remplir les trains en creux, encourager tourisme et loisirs, cibler les jeunes ou offrir une alternative lors de pollutions. L’adhésion du public est réelle : en 2023, 2,7 millions de billets ont été écoulés, avec une hausse spectaculaire de la fréquentation (+68 % entre 2019 et 2024).
Mais le coût reste élevé : environ 9,1 millions d’euros par an en manque à gagner, sur un budget ferroviaire régional de 466 millions d’euros. Les contribuables financent plus des trois quarts du service TER, avec un ratio recettes/coûts parmi les plus faibles de France.
Côté environnement, l’impact est nuancé. Si certains trajets optimisent l’occupation des trains, les lignes rurales thermiques affichent des émissions comparables à la voiture. En outre, seul un voyageur sur huit a réellement abandonné sa voiture ; la majorité réalise plutôt des déplacements additionnels.
Populaire mais coûteux, le dispositif doit donc être mieux encadré. La Chambre recommande des évaluations régulières et une amélioration de la qualité de service, encore inférieure à la moyenne nationale.
Auteur: Frédéric de Kemmeter
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