Comment faire face à la pénurie de compétences dans nos chemins de fer ?
Un Plan directeur du secteur ferroviaire pour les compétences, financé par le programme ERASMUS+ de l’Union européenne et coordonné par l’Université de Gênes, mobilisait à l’automne 2024 près de 31 partenaires et 17 associés à Bruxelles.
Ces acteurs, issus du milieu universitaire, de la formation, des entreprises ferroviaires et de leurs fournisseurs, s’étaient réunis pour résoudre les pénuries de compétences dans le secteur ferroviaire. À travers le projet STAFFER (Skill Training Alliance For the Future European Rail System), une Alliance de formation professionnelle pour le futur système ferroviaire européen, des recommandations ont été formulées pour répondre aux besoins en compétences du secteur.
Parmi les pistes envisagées, la création d’un « Erasmus ferroviaire » et de nouveaux programmes d’enseignement sont des propositions phares. Ce dispositif vise à offrir aux jeunes un modèle éducatif permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour réussir dans le secteur ferroviaire. Enno Wiebe, directeur général de l’Unife, souligne que ce projet permet de tester un parcours éducatif innovant, apte à répondre aux attentes de l’industrie ferroviaire et de l’approvisionnement. Cependant, Alberto Mazzola, directeur exécutif du CER, rappelle que pour garantir la compétitivité du secteur, il est impératif de développer des compétences en lien avec la transformation numérique, telles que l’utilisation des outils numériques, l’automatisation et les infrastructures intelligentes.
Les programmes de formation s’adresseraient à divers publics : jeunes diplômés en recherche d’emploi, personnes souhaitant se reconvertir ou intégrer le secteur, étudiants en apprentissage ou en stage dans le domaine ferroviaire. Ces initiatives visent à préparer une main-d’œuvre capable de répondre à la transition écologique et numérique, essentielle dans un secteur ferroviaire qui représente seulement 0,4 % des émissions de transport en Europe. Selon Enno Wiebe, la mise en œuvre des recommandations proposées est cruciale pour relever ces défis.
Le rapport final préconise également des actions concrètes : adopter le principe d’apprentissage continu « 70-20-10 » (70 % d’apprentissage pratique, 20 % par les pairs et 10 % via la formation), promouvoir des formations dans toute l’Europe, et instaurer des cursus dédiés au techniques ferroviaires dans les universités et écoles techniques. Pour financer ces efforts, des ressources du programme ERASMUS+ ou du Fonds social européen pourraient être mobilisées. Angela Di Febbraro, coordinatrice du projet, appelle à un effort coordonné entre l’UE, les gouvernements et le secteur ferroviaire pour garantir le succès de cette stratégie.
Auteur: Frédéric de Kemmeter
www.mediarail.wordpress.com
