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Des TGV Cologne-Londres à nouveau en projet ?
C’est ce qui semble être l’idée d’Eurotunnel, filiale du groupe Getlink. Lors d’une visite de presse en décembre dernier, Yann Leriche, le CEO du groupe franco-britannique, a détaillé les opportunités de croissance que voyait l’entreprise.
Et cela passerait par de nouvelles liaisons à grande vitesse.Libéré du lourd endettement des premières années et désormais rentable, Getlink s’est ouvert une activité supplémentaire avec la ligne à courant continu Eleclink qui traverse le tunnel, augmentant les revenus du groupe et attirant les investisseurs.
Inauguré en juin 1994, le tunnel est le seul lien fixe entre le continent et la Grande-Bretagne. A ce jour, l’ouvrage à deux tubes voit passer près de 400 trains par jour, principalement des navettes routières entre Calais et Folkestone, mais aussi des trains à grande vitesse en provenance et à destination de Londres. Le tunnel fêtera donc le 6 mai prochain ses 30 ans, ainsi que la mise en service des premiers services ferroviaires LeShuttle et LeShuttle Freight reliant Folkestone (Kent) à Coquelles (Pas-de-Calais). En novembre, ce sera le 30e anniversaire des premières liaisons ferroviaires directes entre Londres, Paris et Bruxelles.
En modernisant les équipements électriques du tunnel, l’idée est d’attirer un trafic supplémentaire pour augmenter les recettes. Mais il s’agit aussi de répondre aux initiatives en faveur du climat. Eurotunnel souhaite accélérer la mobilité à faible émission de carbone entre le Royaume-Uni et l’Europe continentale en doublant le nombre de nouvelles destinations directes au départ de Londres via le tunnel sous la Manche au cours des dix prochaines années.
L’objectif d’Eurotunnel est de porter ce nombre à 1.000 trains par jour, et pas seulement en augmentant le nombre de navettes routières. Pour ce faire, Eurotunnel cherche également de nouvelles destinations autres que Paris, Bruxelles ou Amsterdam. L’entreprise envisage à nouveau de créer une liaison ferroviaire express entre Londres et Cologne. L’idée est même d’atteindre à terme Francfort. Pour qui s’en souvient, en octobre 2010, un train ICE allemand était arrivé à la gare de Saint Pancras International à Londres. On pensait que la DB avait pris sa décision, mais des problèmes de certification du matériel roulant et des changements dans l’environnement économique ont par la suite mis en veilleuse le projet, qui ne semble plus être une priorité pour la Deutsche Bahn.
Plus récemment, la société espagnole Evolyn a déclaré vouloir emprunter le tunnel sous la Manche dès 2026 et a annoncé en octobre avoir commandé 12 trains à Alstom, ce qui n’a pas été confirmé par le constructeur français. La société néerlandaise Heuro a également indiqué qu’elle souhaitait concurrencer la ligne Londres-Amsterdam, sans donner plus de détails. D’autres noms de concurrents potentiels ont également circulé, mais rien de concret n’a été dit à ce jour.
Yann Leriche a expliqué qu’Eurotunnel travaillait avec les autorités pour uniformiser la réglementation des tunnels et poursuivait les discussions avec les opérateurs ferroviaires européens. Il précise que des études de marché ont déjà été réalisées, ainsi que des études sur les travaux nécessaires dans les gares et sur les itinéraires. Sur cette base, il a estimé le potentiel de la ligne Londres-Cologne-Francfort à deux millions de passagers par an.
Auteur : Frédéric de Kemmeter
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