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09
'23
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Infrabel News
Infrabel: Le tunnel d’Esneux doté d’un dispositif innovant de détection des intrusions dans les voies
Après la Jonction « Nord-Midi », Infrabel poursuit le déploiement de cette technologie issue du tunnel sous la Manche.
Fin 2021, Infrabel équipait le côté Sud de la Jonction bruxelloise « Nord-Midi » d’un système innovant de détection des intrusions basé sur des faisceaux infrarouges actifs. Après ce test grandeur nature s’annonce la phase de déploiement plus large sur le réseau belge, en ciblant les zones sensibles. Depuis 1 mois, les entrées du tunnel d’Esneux sont ainsi équipées avec un même objectif : sauver des vies et préserver la ponctualité.
Esneux: une quinzaine d’intrusions, ou tentatives d’intrusion, chaque année
Le tunnel ferroviaire d’Esneux mesure 612m de longueur. Il constitue l’un des 95 points noirs du réseau ferroviaire en matière d’intrusions dans les voies recensés par Infrabel. En moyenne, chaque année, une quinzaine de signalements (intrusions ou tentatives) sont enregistrés à cet endroit. Les motivations de celles et ceux qui courent de tels risques sont souvent semblables : la recherche d’adrénaline et/ou la volonté de prendre un raccourci… en l’occurrence ici relier « au plus court » Esneux et Hony.
Par-delà les risques mortels encourus, de telles imprudences ont un impact conséquent sur le trafic puisque tout signalement impose une mise à l’arrêt des trains qui génère, le plus souvent, un effet boule de neige. Sur la ligne reliant Liège à Rivage (L43), on estime chaque année à une trentaine d’heures les retards cumulés liés aux intrusions dans les voies.Après 2 ans de fonctionnement à l’entrée Sud de la Jonction bruxelloise « Nord-Midi », les résultats sont probants ! Infrabel poursuit donc le déploiement de cette technologie qui, depuis environ un mois, est présente à chaque accès du tunnel d’Esneux.
Une technologie développée pour le tunnel sous la Manche
Utilisé pour sécuriser les accès du tunnel sous la Manche, le dispositif est composé de deux colonnes d’une hauteur de 4m : l’une émettrice et l’autre réceptrice. Entre elles, 12 faisceaux infrarouges actifs tissent une toile invisible à l’œil nu. Lors d’un franchissement, le système opère une distinction entre un train et une personne et, dans le cas d’un individu, lance un message vocal d’avertissement. A distance, grâce à des caméras, des agents du LCR (Liège Control Room de la SNCB) confirment ou non l’intrusion et la nécessité de mise à l’arrêt des trains, avant de dépêcher au besoin une équipe sur place. Une détection et une intervention rapides permettent de limiter l‘impact sur le trafic.
Au total, Infrabel a investi 100.000€ pour équiper les deux accès du tunnel d’Esneux. Dans les prochains mois, le dispositif sera étendu à différents autres points-clés du rail belge comme l’entrée Nord de la Jonction Nord-Midi, les tunnels de Landelies (Montigny-le-Tilleul), Schuman-Josaphat, Diabolo (accès à Brussels Airport) ou encore la jonction souterraine de la gare d’Anvers-Central.
En 2022, 6 morts et 10h de retard par jour
L’an dernier, 649 intrusions sur le domaine ferroviaire ont été recensées (contre 591 l’année précédente). Les faits se concentrent sur des « hotspots », identifiés par Infrabel grâce à diverses études. Le gestionnaire du rail travaille à la sécurisation prioritaire de ces zones sensibles et, comme pour Esneux, met en œuvre des mesures dissuasives innovantes. D’ici la fin de cette année, 87% des 44 hotspots situés en pleine voie et 45% des 51 répertoriés en gare auront été sécurisés.
Les intrusions dans les voies ont été à l’origine de 6 décès en 2022. Outre ces drames, ce phénomène a un lourd impact sur la régularité du trafic. L’an dernier, il a occasionné près de 10h de retards cumulés chaque jour sur le réseau. Près d’une intrusion sur deux signalée l’est au cours des heures de pointe du soir.
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