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'23
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Trainline News
Que pensent les français de la concurrence dans le rail
80 % des Français ont entendu parler de l'ouverture à la concurrence des trains de personnes en France +7 points par rapport à 2022.
L'ouverture à la concurrence du rail, il y a près d'un an et demi, est devenue une réalité en France avec la mise en circulation des trains de la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia sur la ligne Paris-Lyon-Milan.
Alors que l'opérateur espagnol Renfe fera son arrivée sur les rails français dès le mois de juillet sur les lignes Madrid-Barcelone-Marseille et Barcelone-Lyon, et que l'ouverture à la concurrence des lignes régionales françaises est en marche (la ligne Marseille-Nice opérée par Transdev va être lancée prochainement), quelles perceptions les citoyens ont-ils vraiment de cette avancée ? Ont-ils pris conscience de la fin du monopole, savent-ils concrètement ce que cette concurrence entre les opérateurs ferroviaires leur apporte, quels avantages y voient-ils ? Et quels inconvénients aussi ? Connaissent-ils également les alternatives offertes en matière de distribution de billets ?
Un sondage exclusif réalisé par Opinion Way pour Trainline1, première application européenne indépendante de vente de billets de train et de bus en Europe, met en lumière la perception des Français de l'ouverture à la concurrence dans le transport ferroviaire de passagers, tant national que régional, et permet de mesurer son évolution depuis la première vague d'enquête réalisée en août 2022.
Les principaux résultats :
• 80% des Français ont entendu parler de l'ouverture à la concurrence des trains de personnes en France (+7 points par rapport à août 2022)
• 53% déclarent – à raison - que le transport de voyageurs en France est actuellement ouvert à la concurrence
• 80% plébiscitent l'ouverture à la concurrence pour les lignes nationales et 77% en ce qui concerne les lignes régionales
• 61% estiment que l'ouverture à la concurrence est plutôt synonyme d'avantages pour le pays (+17 points par rapport à août 2022) et 55% d'avantages pour leur région
• 80% pensent que des tarifs plus attractifs seront proposés
• 53% estiment que l'ouverture à la concurrence dans les régions va les inciter à prendre davantage le train
• 38% redoutent la disparition du service public suite à l'ouverture à la concurrence dans les régions
• 26% ont déjà réservé un billet sur une plateforme autre que SNCF Connect (Trainline, Trenitalita, Booking, Omio)
• 13% des sondés pensent qu'ils passeraient par un agrégateur d'offres pour des trajets régionaux
Une ouverture à la concurrence connue ...
La libéralisation du transport ferroviaire en France, actée par la loi Nouveau Pacte ferroviaire de 2018 et devenue réalité fin 2021, est désormais largement connue de la population. 80% des Français déclarent avoir entendu parler de la concurrence des trains de voyageurs (43% des sondés savent très bien de quoi il s'agit), et ce, tant au niveau national que régional. Soit +7 points de plus qu'en août 2022, date de la précédente vague. Sans grande surprise, les utilisateurs du train sont mieux informés (85%) que les non-utilisateurs (66%).
La notoriété de l'ouverture à la concurrence est globalement identique dans toutes les régions, que ces dernières soient ou non concernées par le processus d'ouverture, même si elle descend à 69% en Normandie – région ouverte à la concurrence - et si elle monte à 87% en Occitanie – région non ouverte à la concurrence.
Il faut par ailleurs noter que les jeunes âgés de 18 à 24 ans représentent la tranche d'âge qui a le plus augmenté ses connaissances en la matière : ils sont 74% à avoir entendu parler de l'ouverture à la concurrence, soit +15 points de plus qu'il y a un an.
Mais imprécise ...
Bien qu'ayant connaissance de l'ouverture à la concurrence, à peine un Français sur deux est au courant qu'elle est aujourd'hui une réalité en France (53%). Et 33% estiment qu'elle le sera prochainement.
S'agissant des régions, si 69% des sondés pensent que le transport ferroviaire des voyageurs est ou sera mis en compétition dans leur territoire et 82% dans les régions autres que la leur, le doute subsiste pour beaucoup sur l'état actuel précis de la situation. Dans les régions où des appels d'offres ont déjà été effectivement lancés par exemple, la part d'habitants informés de cette réalité dépasse ainsi rarement les 30% : 34% en Ile de France, 43% en PACA, mais seulement 21% en Normandie.
L'ouverture à la concurrence plébiscitée ...
Si les détails de la libéralisation du rail ne semblent pas encore bien maîtrisés, l'ouverture à la concurrence n'en demeure pas moins plébiscitée : près de huit interviewés sur dix y sont favorables, au niveau national (80% dont 41% tout à fait favorables) et en ce qui concerne les lignes régionales (77% dont 36% tout à fait favorables). Un avis partagé tant par les utilisateurs du train que par les non-utilisateurs, au niveau national (respectivement 81% et 79%) que régional (respectivement 78% et 76%).
Pour 61% des sondés, cette ouverture est synonyme d'avantages pour le pays, (soit +17 points de plus qu'en août 2022) et 55% y voient des avantages pour leur région.
Dans un contexte inflationniste, le principal avantage de l'ouverture à la concurrence en région est financier. Alors que cette dernière a déjà entraîné une baisse des prix sur la ligne Paris-Lyon (voir encadré ci-dessous), 80% des sondés estiment que des tarifs plus attractifs seront proposés. Ils anticipent aussi à 79% une amélioration de la qualité des services et pensent à 53% que cette ouverture les incitera à prendre davantage le train. Une part en nette hausse par rapport à août 2022, où seuls 34% des Français déclaraient alors que l'ouverture à la concurrence les inciterait à privilégier ce mode de transport.
Autre avantage : ne plus dépendre uniquement de la SNCF, à 40%.
Impact de l'ouverture à la concurrence sur les prix, à partir de données Trainline2 :
Depuis l'arrivée de la concurrence sur le rail français, avec la mise en circulation des trains de l'opérateur Trenitalia sur la ligne Paris-Lyon-Milan, les prix moyens des billets ont fortement diminué :
• Sur les trajets Paris-Lyon, la baisse est de 44%, par rapport à la même période de 2019
• Sur les trajets Paris-Milan, la baisse est de 30% par rapport à la même période de 2019
Même si des craintes subsistent ...
Cette ouverture à la concurrence suscite aussi son lot de craintes, comme celles de la disparition du service public pour 38% des sondés, de la saturation du réseau (33%) ou de la suppression des emplois en France (25%). Ils sont aussi 29% à estimer que le manque d'informations sur les acteurs du marché est un inconvénient.
Pour réserver un billet, le recours à des agrégateurs encore limité
Aujourd'hui, près d'un Français sur deux déclare savoir comment réserver un billet sur une plateforme autre que SNCF Connect (48%). Et ils sont déjà plus d'un quart à l'avoir fait (26%), notamment sur la plateforme Trainline (15%), la première citée loin devant Trenitalia (2%), Booking (1%) ou Omio (1%).
Les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont d'ailleurs ceux qui utilisent le plus souvent les plateformes autres que SNCF Connect (43%), de même que les Français issus des catégories CSP+ (34%).
Dans un contexte rendu plus complexe, avec la multiplication attendue des opérateurs ferroviaires, le rôle des agrégateurs de proposer l'ensemble des offres des différents acteurs du transport ferroviaire de personnes, prend tout son sens.
Reste que si les Français devaient demain réserver un billet pour un voyage dans leur région sur une plateforme autre que SNCF Connect, ils privilégieraient en premier lieu le site de la compagnie ferroviaire nationale (38%), se rendraient en gare (26%) ou consulteraient le site internet de leur région (19%). Ils ne seraient que 13% à avoir recours à un agrégateur d'offres (le taux monte à 20 % chez les jeunes de 18 à 24 ans). Un important travail de pédagogie reste donc à faire.
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