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Fret4F News
Signature du Pacte pour le développement du fret ferroviaire
Le Ministre délégué en charge des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a présenté lundi la Stratégie Nationale pour le Fret Ferroviaire, lors de l’inauguration de la Semaine de l’Innovation du Transport et de la Logistique (SITL)
Credit photo: SNCFDans la continuité des mesures d’aide annoncées à l’été 2020 puis à suite celles inscrites en loi de finances 2021, la stratégie acte notamment le maintien jusqu’en 2024 d’une enveloppe additionnelle annuelle de 170 M€ pour soutenir l’exploitation des services de fret ferroviaire et de transport
combiné.
A cette occasion, l’Alliance 4F, l’Association des Utilisateurs de Transport de Fret (AUTF), SNCF Réseau ainsi que le Gouvernement ont signé ensemble un Pacte pour le développement du Fret Ferroviaire, déclinaison concrète de la stratégie nationale et de l’engagement de chaque acteur.
L’Alliance 4F salue ces annonces, fruits de longs mois de travail entre les acteurs de la filière et le Ministère des Transports. La signature de ce Pacte, à l’initiative de 4F, est une démarche inédite qui engage pour la première fois l’ensemble des acteurs privés comme publics.
L’Alliance 4F se tient désormais à la disposition du gouvernement pour que la nécessaire traduction budgétaire de ces engagements puisse être rendue publique dans les meilleurs délais, que ce soit pour les aides à l’exploitation, ou pour les nouveaux crédits d’investissements requis par l’état du
réseau. »
L’Alliance 4F a soumis un plan de relance de la filière au ministère des Transports le 23 juin 2020. Ce plan proposait d’agir en faveur d’une logistique verte appuyée sur le mode ferroviaire, actrice majeure de la « reconstruction d’une économie forte, écologique, souveraine et solidaire ». Chiffrées et documentées, les 172 propositions articulées autour de 10 thèmes posaient les bases d’un « plan de reconquête » pour bâtir un fret ferroviaire innovant, résolument tourné vers le 21ème siècle.
Face à l’urgence climatique, face au dernier rapport alarmant du GIEC et face à la mise en garde du Conseil d’État qui a fixé une date limite au Gouvernement pour enjoindre ce dernier à adopter des politiques publiques en faveur de la limitation des émissions de gaz à effet de serre, le fret ferroviaire représente une réponse d’ores et déjà existante, crédible et en capacité de monter en puissance dans un délais restreint.
La présentation ce jour par le gouvernement de cette Stratégie Nationale du Fret Ferroviaire, qui suit de nombreuses préconisations issues du rapport de 4F, est une bonne nouvelle.
Elle est à la croisée d’une impérieuse nécessité écologique, d’une forte demande économique, d’une mobilisation historique des acteurs de la filière et d’une volonté politique affichée.
L’Alliance 4F espère donc que la traduction budgétaire de la Stratégie Nationale, par le détail des financements qui doit être annoncé par le gouvernement dans les prochaines semaines, sera à la hauteur de cette volonté de reconquête du fret ferroviaire français.
Afin de garantir que la Stratégie nationale se traduise par des engagements concrets selon un plan de déploiement sur les trente prochaines années, l’Alliance 4F a proposé la signature d’un Pacte pour le développement du fret ferroviaire.
Levier majeur du verdissement de la logistique, le fret ferroviaire est aujourd’hui un acteur incontournable de la réconciliation entre économie et écologie, au service des territoires. Le fret ferroviaire a montré son rôle primordial pour fournir des services de transport de marchandises essentiels aux besoins des Français pendant la crise sanitaire et la filière du rail assume désormais sa responsabilité de contribuer à la relance de l'économie, en soutenant notamment l’industrie qui est la première catégorie d’utilisateurs du fret ferroviaire.
Le fret ferroviaire et le transport combiné rail-route, une alternative écologique indispensable
Alors que la défense de l’environnement devient une thématique prégnante dans le débat public, le verdissement de la logistique, dont le fret ferroviaire est la colonne vertébrale, devient incontournable pour lutter contre la pollution de l’air en France, notamment aux abords des grandes aires urbaines.
La sobriété énergétique est l’un des enjeux essentiels des stratégies de décarbonation et le transport ferroviaire dispose d’importants atouts sur ce point : en comparaison avec la route, le fret ferroviaire de marchandises émet 9 fois moins de CO2, 8 fois moins de particules nocives, et surtout, il consomme 6 fois moins d’énergie. Le rail représente ainsi une opportunité pour la France, qui s’inscrit durablement dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Par l’adoption, en juillet dernier, du projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (dit « Loi climat et résilience ») et notamment de son article 30 ter, la France s’est engagée à doubler la part modale du fret ferroviaire dans le transport de marchandises d’ici 2030. Cette prise de conscience de l’urgence écologique, par l’adoption de ce projet de loi, est déclinée de manière précise. Le doublement de la part modale s’inscrit ainsi dans ce contexte.
Le fret ferroviaire et le transport combiné rail-route, un argument économique qui fait l’union entre les territoires
Le développement du fret ferroviaire implique la création d’emplois auprès de l’ensemble des acteurs de la filière, de la production des trains de marchandises, à l’entretien et au développement du réseau, jusqu’à la conduite des trains. Ces emplois et les retombées économiques liées au recours au fret
ferroviaire par les entreprises concernent l’ensemble des territoires de notre pays.
Le fret ferroviaire est un mode de transport attractif (car il permet l’amélioration de la qualité des services), fiable (horaires définis, planification de la circulation, circulation de nuit) et compétitif (baisse des couts par la relance de l’État, de l’UE et collectivités territoriales, enveloppe supplémentaire, innovation, allègements des contraintes réglementaires etc). Doubler la part du fret ferroviaire dans le transport terrestre de marchandises d’ici 2030 permettrait d’économiser entre 20 et 25 milliards d’euros d’externalités négatives sur la période 2020-2040.
Maillon clé́ de la chaîne logistique verte des entreprises, le fret ferroviaire permet d’approvisionner les citoyens en produits et biens de consommation indispensables à leur vie quotidienne, grâce à un réseau et à des sites de chargement couvrant très finement une grande partie des territoires français et européens.
Le fret ferroviaire en chiffres
9% des 369 milliards de tonnes par kilomètres sont transportés chaque année par le rail.
Par rapport à la route, à la tonne transportée par kilomètre, le rail représente :
- 3,5 fois moins de coûts externes
- 9 fois moins d’émissions de gaz à effet de serre
- 8 fois moins d’émissions de particules nocives
- 6 fois moins d’énergie consommée
Aujourd’hui, la part modale du fret est de 9% en France, contre :
- 35% en Suisse
- 32% en Autriche
- 18% en Allemagne
- 14% en Italie
La route représente 89% du transport de marchandises en France, divisé entre 54% de transport routier sous pavillon français et 35% de transport routier sous pavillon étranger.
Plus de 22 000 salariés sont employés au sein des opérateurs nationaux du fret ferroviaire.
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