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Le patron de la SNCF appelle l’Etat au secours

Alors que la crise du coronavirus a mis la filière du ferroviaire sous pression en France, le PDG de la SNCF a exhorté l'Etat à élaborer un plan de relance, qui apporterait une bouffée d'oxygène à la compagnie nationale.

Le patron de la SNCF appelle l’Etat au secours
La SNCF appelle l'État à l'aide. "J'espère que le Parlement et le gouvernement seront au rendez-vous d'une relance de la SNCF et d'une relance du ferroviaire (...) notamment sur le fret et sur le réseau", a déclaré son PDG Jean-Pierre Farandou devant la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale. "La notion d'un plan d'aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable", avait-il esquissé début mai sur France Inter. Il appelle désormais de ses vœux "un plan de relance qui pourrait être décidé par le gouvernement sur le ferroviaire en général, (...) parce que la SNCF tire toute une filière", et l'"espère (...) mieux dessiné avant l'été".

"Le ferroviaire est une condition nécessaire à la relance, (...) et il se place au cœur de la relance des autres secteurs d'activité importants, de l'industrie, du tourisme et de la consommation", a argumenté M. Farandou mercredi, ajoutant qu'il "devait désormais être placé au cœur des mobilités à venir et au cœur de la réponse au défi climatique". Le patron de la SNCF s'est voulu rassurant sur la situation de l'entreprise à court terme. "La boîte tient", a-t-il assuré. Mais après la grève contre la réforme des retraites qui a fait perdre un milliard d'euros à la SNCF cet hiver, la crise du coronavirus lui en a fait perdre deux milliards de plus à fin avril, entre un effondrement du nombre de passagers et des mesures sanitaires coûteuses, a-t-il rappelé, sans donner de chiffres actualisés.

La crise causée par le Covid-19 entraîne "une vraie difficulté de trésorerie" et "une difficulté d'arbitrage sur les investissements" alors que le groupe doit emprunter, sans parler "des difficultés liées à la reprise de l'activité". "Un des objectifs du plan de relance pourrait nous permettre de retrouver une capacité d'investissement", a indiqué M. Farandou. "On a un sujet d'équilibre financier". La SNCF étant devenue une société anonyme le 1er janvier, elle ne peut plus s'endetter sans compter, a-t-il d'ailleurs ajouté. Quand bien même l'Etat l'a délestée de 25 milliards de dette au début de l'année.

"On ne sait pas exactement à quelle vitesse l'activité va reprendre et je ne vous cache pas que je suis inquiet pour les TGV" qui n'ont transporté que 1% du trafic habituel pendant le confinement, et dont la capacité est jusqu'à nouvel ordre limitée à 50% pour respecter les règles de distanciation, a-t-il aussi indiqué aux députés. "On sera prêts" pour l'été, a-t-il assuré. "On a déployé tout un arsenal de mesures qui fait que le train est sûr".

"La question centrale, c'est la règle d'une place sur deux" vendue à bord des trains, a-t-il souligné, remarquant que les pays du nord de l'Europe n'avaient pas cette exigence dès lors que tout le monde porte un masque. M. Farandou s'est également inquiété de la pérennité du plan de rénovation du réseau ferré, d'autant qu'il devait être en partie financé par les dividendes de SNCF Voyageurs (avec les revenus tirés des TGV). "Or ces dividendes, vous le comprenez bien, en 2020 et certainement 2021 vont être réduits à la portion congrue", a-t-il relevé, rappelant que SNCF Réseau allait parallèlement devoir faire face à de nouvelles charges -notamment pour se passer de glyphosate. Dans l'immédiat, "les chantiers ont tous redémarré" après le confinement, a indiqué le dirigeant.

Autre sujet de préoccupation : le fret ferroviaire. "On est dans une situation de survie", a regretté M. Farandou, appelant une fois de plus à une aide directe de l’État pour toute la filière, comme en Autriche. Sur le plan social, "il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de licenciements secs à la SNCF", a-t-il rassuré. "On va regarder comment l'activité reprend. (...) On y verra plus clair à l'automne", a-t-il noté, avant d'insister: "Pas de panique autour de l'emploi". Il avait fait frémir les cheminots début mai en disant que question de l'emploi n'était "pas un sujet tabou".

www.capital.fr

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