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Bombardier renoue avec les pertes

La branche ferroviaire du constructeur québécois dégage une marge beaucoup plus faible que celle consacrée à l'aéronautique. Plusieurs contrats à problèmes sont en cours de règlement.

Bombardier renoue avec les pertes
Le suspense persiste à Montréal : le groupe Bombardier a publié jeudi des comptes déficitaires de 1,6 milliard de dollars américains, un recul de 3 % de son chiffre d'affaires et conclu la cession à Airbus du reliquat de sa part (33,6 %) dans son ancien avion moyen-courrier A220 . Mais le gros morceau attendu par les analystes et les salariés, la possible vente de sa branche de construction ferroviaire à Alstom, n'a pas été explicitement évoqué. Ce qui ne veut pas dire que les ponts sont rompus avec son concurrent français, en pourparlers avec lui depuis l'été dernier - bien au contraire.

A ce stade, Bombardier s'est contenté de dire qu'il « continue activement d'examiner des options qui lui permettraient d'accélérer le désendettement, de rembourser la dette […]. Ce processus se poursuit, même si l'entreprise n'a pas l'intention de fournir d'autres mises à jour pour le moment ». La constitution d'un vrai numéro deux mondial du rail, capable de concurrencer l'épouvantail chinois CRRC, attendra donc encore un peu.

Tableau très mitigé

Alstom a-t-il obtenu en explorant les comptes annuels de son homologue canadien les garanties qu'il espérait ? A fin 2019, le tableau est très mitigé. Certes, la branche ferroviaire qui emploie un peu plus de 40.600 salariés dans 27 pays peut se targuer d'un carnet de commandes bien rempli et en légère hausse, à 35,8 milliards de dollars, dont 49 % dans le matériel roulant et 33 % dans les services. Mais lors de cette délicate année, les ventes de Bombardier Transport ont reculé de 7 %, tombant à 8,3 milliards de dollars, et son résultat a plongé de 75 %, pour s'inscrire à 212 millions de dollars. Soit une marge annuelle limitée à 2,6 % pour le ferroviaire, contre 10,8 % pour la division aviation.

Surtout, son prétendant européen reste très vigilant sur le traitement juridique et comptable de plusieurs contrats de trains ou métro problématiques, qui ont donné lieu à des litiges commerciaux en cours de règlement. Ces derniers mois, plusieurs clients comme la SNCF et IDFM en Ile-de-France, les chemins de fer suisses CFF, l'exploitant du métro de New York (MTA) ou encore de Toronto, ont connu de sérieux problèmes de qualité et fiabilité à la livraison de rames neuves. Certains allant même jusqu'à refuser leur livraison. Tandis qu'au Royaume-Uni, l'homologation du logiciel des rames automotrices du projet LoTrain a posé problème.


Règlements à l'amiable


D'où une série de rééchelonnements de livraison, de pénalités de retard, d'investissements non prévus en ingénierie et « de règlements à l'amiable plus élevés que prévus », admet le patron de Bombardier Alain Bellemarre. Les estimations de ces coûts ont été majorées de plus de 500 millions de dollars, et « incluses dans les résultats de 2019 », précise le conglomérat québécois.

www.lesechos.fr

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