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La SNCF candidate à la libéralisation du rail espagnol
Six candidats, dont l'opérateur français, espèrent pouvoir profiter de l'ouverture à la concurrence des trois principales lignes à grande vitesse. Mais la compagnie espagnole Renfe devrait se tailler la part du lion dans les lots adjugé
La SNCF confirme sa volonté de franchir les Pyrénées. L'opérateur ferroviaire français s'est porté candidat à l'exploitation de l'un des lots ouverts à la concurrence dans le rail espagnol. Le gestionnaire des infrastructures ferroviaires Adif a annoncé avoir reçu six offres pour l'exploitation des trois lignes à grande vitesse (AVE) qui seront ouvertes à la concurrence à partir de décembre 2020.Parmi les dossiers se trouve donc celui de l'opérateur français qui veut exporter vers la péninsule ibérique le modèle de ses TGV low cost Ouigo . Il est toujours en négociation pour incorporer à son projet un partenaire local, qui pourrait être le groupe Alsa, spécialisé dans le transport de passagers par bus.
La SNCF va entrer en compétition avec l'opérateur public espagnol, Renfe, qui compte profiter de l'ouverture pour augmenter son activité, en se portant candidat pour l'un des lots.
Lots moins importants
Le suspense n'est pas total, puisque dans l'état actuel des choses, seul Renfe, qui joue sur son propre terrain, semble avoir la capacité pour postuler à l'attribution du plus gros des lots qui correspond à 104 circulations par jour sur les trois axes. La SNCF et les quatre autres candidats sont donc en concurrence pour décrocher les deux lots de moindre fréquence.
Parmi ceux qui se sont lancés dans la compétition se trouve le consortium formé par le fabricant de matériel roulant Talgo, allié au groupe touristique Globalia et au fonds Trilantic. Ou encore ILSA (Intermodalidad de Levante), alliance formée par la compagnie aérienne Air Nostrum et la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia .
Deux candidatures de dernière minute sont aussi apparues, celle du gestionnaire d'infrastructures Globalvia, propriété de deux fonds canadien et néerlandais, ainsi que celle d'Ecorail, issu d'un groupe d'ingénierie andalou Magtel, piloté par une ex-ministre, Magdalena Alvarez, qui avait mené la séparation de Renfe en deux sociétés afin de préparer l'ouverture à la concurrence.
Porte entrouverte
Plus qu'une libéralisation du rail espagnol, il ne s'agit pour l'instant que d'une porte entrouverte, car l'appel d'offres ne concerne que trois lignes et uniquement sur le principe de droits d'exploitation sur dix ans. Reste que cette ouverture est loin d'être négligeable puisqu'elle concerne les axes les plus fréquentés du réseau à grande vitesse ibérique, à savoir Madrid-Barcelone-France, qui avec l'entrée des nouveaux acteurs pourrait voir les fréquences augmenter de 50 %, avec 53 liaisons de plus, ainsi que Madrid-Valence-Alicante, qui augmenterait de 40 %, et encore Madrid-Malaga qui compterait 61 liaisons de plus soit une hausse de 75 %.
Les six candidatures devraient être soumises, d'ici à décembre, à un premier crible, afin d'étudier les dossiers et leur compatibilité entre eux, en attendant l'annonce, d'ici le 15 mars 2020, de l'adjudication des lots, pour une mise sur les rails dès décembre 2020. Il n'est pas impossible, selon les spécialistes du secteur, que, d'ici là, d'autres partenaires viennent s'ajouter et glissent même d'un dossier à un autre.
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