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02
'19
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A qui va profiter la future commande de quinze trains à hydrogène par la SNCF?
Jeudi 29 août, Guillaume Pepy a annoncé que la SNCF souhaitait commander à l'industriel français Alstom une quinzaine de trains à hydrogène, permettant ainsi de lancer la filière en France et de récompenser la mobilisation de quelques régions pionnières.
Des trains régionaux non polluants et ne rejetant que de l’eau pourraient bientôt circuler régulièrement sur les voies ferrées françaises. Selon son patron Guillaume Pepy, interrogé sur RMC et BFM TV le 29 août, la SNCF devrait en effet prochainement signer un contrat pour disposer d'une quinzaine de trains à hydrogène d'ici deux ans."On espère que, d’ici quelques semaines, en mettant autour de la table six régions qui sont moteur dans tout ça - la région Sud, Bourgogne-Franche-Comté, le Grand-Est, la Normandie, les Pays de la Loire -, en mettant l’Etat qui va nous aider, et puis Alstom, et nous, on va signer un contrat pour construire une quinzaine de trains à hydrogène, ça sera une première en France, a-t-il expliqué. Ce qui est intéressant là-dedans, c’est que le train ne rejette que de l’eau, pas de particules, pas de polluants, pas de difficultés vis-à-vis de l’écologie, et ce qu’il faut c’est expérimenter…"
Plusieurs gagnants
Cette commande de la SNCF serait un succès pour Alstom, mais aussi pour les régions pionnières qui se sont mobilisées à ses côtés depuis juin 2018.
"Dès l'été dernier, nous avions mobilisé l'ensemble des régions françaises afin de permettre un nombre de commandes suffisant pour le lancement des productions par Alstom, assure Carole Delga, Présidente de la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée dans un communiqué. La concrétisation de ces commandes par la SNCF est une avancée importante et confirme la position de précurseur de la Région Occitanie qui a voté récemment un plan de 150 millions d'euros sur la période 2019-2030 pour le développement de sa filière hydrogène vert", incluant notamment la réalisation d'usines et de stations de production, d'électrolyseurs. L'Occitanie entend ainsi acquérir trois rames sur les 15 annoncées par l'ensemble des régions françaises.
Des trains hybrides
Aux yeux de Guillaume Pepy, une autre solution non polluante doit être également expérimentée: l'hybride. "On se lance dans l’hybride, exactement comme dans les voitures, précise le dirigeant de la SNCF. Il y a quatre moteurs dans un autorail, on enlève deux moteurs diesel, et on met à la place deux batteries, deux batteries à haute puissance, et ces batteries récupèrent l’énergie du freinage, donc elles se rechargent au fur et à mesure que le train avance, et ça permet comme ça, quand le train arrive dans les agglomérations, de ne pas rejeter de polluants." "L’objectif c’est qu’il n’y ait plus un seul diesel sur les rails français dans 15 ans, c’est très ambitieux", alors qu'"aujourd’hui, il y a encore 20 % des trains ou des locomotives qui sont diesel".
Diminuer la pollution
Des trains de ce type circulent déjà en Allemagne depuis 2018, où le constructeur français a par ailleurs remporté en mai dernier un contrat pour 27 trains alimentés par une pile à combustible, soit la plus grande flotte de trains à hydrogène au monde.
"L’intérêt ça va être de regarder si grâce à ces nouveaux trains on pourra diminuer la pollution en ville, mais aussi diminuer la pollution à la campagne", estime Guillaume Pepy. Un mode de transport plus responsable? La question est encore délicate car 95% de l'hydrogène consommé en France est issu des énergies fossiles. L'alternative reste l'électrolyse de l'eau, qui reste trop chère et encore peu répandue.
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