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Le chantier du CDG Express menace le calendrier de la modernisation des RER B et D
Au moment où la crise sanitaire rebat les cartes du transport aérien, certains élus réclament l’abandon de la liaison directe entre l’aéroport de Roissy et la capitale.
Le projet de faire rouler un train direct entre Paris et l’aéroport de Roissy sur les voies ferrées du nord de la capitale crispe depuis des années les élus franciliens et associations d’usagers. Le réseau craque de partout. Une vaste opération de régénération est en cours. Mais pour l’heure, tous redoutent que la navette pour hommes d’affaires et touristes aisés à 24 euros le ticket aggrave le cauchemar quotidien de deux millions de voyageurs.Les esprits semblaient un peu apaisés depuis la décision, il y a un an, de décaler l’arrivée du Charles-de-Gaulle Express à fin 2025 au profit des travaux de modernisation. Et tant pis pour les JO et la promesse faite au Comité international olympique d’un Roissy-Gare de l’Est en vingt minutes chrono. Mais voilà que, mi-mai, Valérie Pécresse, la présidente (Libres !) de la région et du syndicat des transports d’Ile-de-France (IDF Mobilités), disait apprendre que la semi-automatisation des RER B et D – l’espoir de trains plus nombreux et plus réguliers en 2026 – pourrait être retardée.
« Il semblerait que ce projet NexTEO, et notamment sa partie nord, ne serait désormais mis en œuvre qu’après la réalisation des travaux du CDG Express. Ce décalage n’est pas admissible », insiste la présidente d’IDF Mobilités dans un courrier adressé à Luc Lallemand, le PDG de SNCF Réseau. La lettre, rédigée une semaine après la tenue d’un comité technique début mai, a d’abord fuité dans la lettre professionnelle Mobilettre. L’élue a toujours défendu la navette de l’aéroport. Mais elle rappelle avoir « accepté » l’imbrication de ce chantier avec les autres, à « la stricte condition » que ceux des trains du quotidien n’accusent aucun retard. Il n’en fallait pas plus pour relancer le débat autour de ce projet à deux milliards d’euros financé par un consortium privé (Aéroport de Paris, Caisse des dépôts, SNCF Réseau), pour 20 000 voyageurs par jour.
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