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Coronavirus : les "trains vitaux", ces convois prioritaires en cas d'épidémie
Avec l'augmentation des cas de coronavirus confirmés en France, les transports aussi sont sur le pied de guerre, à l'image de la SNCF, qui travaille avec l'exécutif.
Circulez, il n'y a (presque) rien à voir. Du moins pour l'instant. Aucune restriction de circulation n'est officiellement à l'ordre du jour dans les transports français, comme l'a indiqué ce lundi la ministre des Transports Élisabeth Borne. Mais le gouvernement se prépare à toute éventualité concernant l'évolution du coronavirus sur le territoire. Et pour cause, le nombre de cas contaminés dans l'Hexagone a atteint les 130 ce lundi.Déjà jeudi dernier, la SNCF jusqu'ici en état de "veille", décidait de renforcer son dispositif de précaution et de protection en distribuant des masques chirurgicaux - 15 millions ont été commandés - et des gels hydrauliques à ses personnels de bord sur les liaisons vers l'Italie ou en correspondance. Outre ces mesures, les personnels des TGV Paris-Turin-Milan étaient déjà relayés à la gare frontière de Modane par leurs collègues italiens.
Priorité à certaines lignes
Mais la SNCF affirme en interne se tenir "prête", dans le cadre de son "plan de continuité d'activité", à mettre en oeuvre, à la demande des autorités publiques, "toute nouvelle mesure permettant de lutter contre la dissémination du virus et de préserver la santé de ses salariés et de ses clients"
Au sein de l'entreprise, on indique en effet plancher sur une organisation qui permettrait "de faire circuler les trains caractérisés comme 'vitaux' par le gouvernement". Soit des trains qui seraient particulièrement protégés pour réduire au maximum le risque d'extension du virus.
"Les trains vitaux sont les wagons transportant l'essence, le chlore, ou des matières premières", explique Bruno Poncet du syndicat Sud Rail avant de poursuivre : "En cas d'aggravation de l'épidémie sur le territoire, le gouvernement pourrait décider de les faire circuler de façon prioritaire, voire exclusive".
La difficile position des salariés
Le passage au stade 3 de l'épidémie (niveau le plus élevé) impliquera très certainement de nouveaux changements. Dans le cadre des transports de passagers, si aucune mesure spécifique n'a été prise pour le moment, il est possible d'envisager de simples précautions comme les affiches de prévention placardées dans les gares et depuis ce lundi, les annonces sonores qui résonnent sur les quais, à la demande de l'exécutif.
Ces mesures peuvent aller jusqu'aux restrictions de circulation, en fonction de la zone géographique concernée. Le ministère des Transports indique à L'Express que si seul le gouvernement peut décider ou non de maintenir un train, l'idée est non pas de supprimer des lignes, mais bien d'en alléger certaines. Et ce, au bénéfice d'autres plus engorgées, en réaffectant des personnels.
Mais du côté des cheminots, l'incompréhension règne. Sud Rail explique avoir déposé un "droit d'alerte" auprès de la SNCF, soit une notification de "danger grave et imminent" concernant ses salariés potentiellement exposés : "Les cheminots ne savent pas quelle attitude adopter et s'ils doivent ou non aller travailler", explique encore Emmanuel Grondein, secrétaire national du syndicat. Selon lui, il faut limiter le plus possible les transports et les déplacements : "Peu importe ce que décide l'Etat, la SNCF de son côté, a l'obligation d'assurer la sécurité de ses employés et des usagers".
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