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03
'20
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Ces régimes très spéciaux – Les chemins de fer d'outre-mer
Jusque dans les années 1960, la France exploitait des lignes de chemin de fer dans ses colonies d'Afrique. Les derniers cheminots ont toujours leur régime de retraite.

Après-guerre, ces deux sociétés emploient des métropolitains, souvent détachés par la SNCF. Puis vient la décolonisation des années 1960. Les États africains les nationalisent. Les cheminots français continuent pourtant, en nombre plus réduit, à y travailler, par le biais de l'Ofermat (Office français de coopération pour les chemins de fer et les matériels d'équipement). Jusqu'en 1975, la SNCF détache aussi des cadres pour assurer la direction générale et technique de la société de chemins de fer à Djibouti.
Seulement deux retraités
Tous bénéficient d'un régime spécial de retraite, qui perdure aujourd'hui. Faute de cotisants, la Caisse des dépôts et consignations, donc l'État, a repris en 1993 la gestion de ces régimes, qui répondent aux noms barbares de Caisse de retraite des régies ferroviaires d'outre-mer et Caisse de retraite du chemin de fer franco-éthiopien. Mais on est loin des dérives du régime spécial de la SNCF ou de la RATP. Le plus coûteux de ces deux régimes, celui des chemins de fer d'outre-mer, est financé par une contribution annuelle de l'État de 1,6 million d'euros, complétée par une aide de 18 760 euros de la SNCF. Par comparaison, l'État verse quelque 3 milliards d'euros chaque année à la SNCF pour assurer l'équilibre de son système de retraite. La Caisse du chemin de fer franco-éthiopien, elle, ne paye plus que 43 000 euros de pensions chaque année.
Il est vrai que les cheminots des ex-colonies ne sont plus très nombreux. On en dénombre 87 en 2018 pour la Caisse de retraite des régies ferroviaires d'outre-mer (11 retraités directs et 76 indirects, c'est-à-dire les conjoints qui bénéficient de la pension de réversion) et… 9 pour la Caisse de retraite du chemin de fer franco-éthiopien (2 retraités et 7 ayants droit) ! Et, évidemment, ces bénéficiaires disparaîtront bientôt. Les plus jeunes, qui sont tous des ayants droit, ont entre 64 et 69 ans (ils sont deux), et la plupart ont entre 92 et 100 ans (l'un ayant même plus de 100 ans). Ils ne manifestent sans doute pas pour défendre leur régime spécial, ils ne peuvent d'ailleurs pas jouer du rapport de force à la manière de la CGT : ils ne travaillent plus depuis belle lurette, et n'ont plus de trains entre Djibouti et Addis-Abeba à bloquer !
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