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Fin du glyphosate : la SNCF teste une nouvelle technique de végétalisation sur les rails
D'ici quelques années, le glyphosate va être complètement interdit. La SNCF réfléchit à une alternative pour désherber les rails. A Brevans, près de Dole, elle teste une nouvelle technique : planter des espèces qui vont absorber les herbes indésirables, tout en s'adaptant au passage des trains.
La fin du glyphosate, c'est pour bientôt : le gouvernement a décidé de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires avec un objectif de moins 25% en 2020 et moins 50% en 2025. Dans cinq ans, les entreprises ne pourront plus du tout utiliser ce pesticide."Le réensemencement choisi"
La SNCF utilise chaque année en France 63.000 kilos de produits phytosanitaires par an, dont 35 000 kilos de gyphosate. Alors comment faire sans glyphosate ? Depuis quelques mois, l'entreprise ferroviaire a entamé des expérimentations sur ses voies pour utiliser d'autres techniques comme le "réensemencement choisi".
C'est expérimenté en Bourgogne-Franche-Comté, plus précisément à Brevans, près de Dole. La SNCF a choisi 4 voies de services sur une surface de 5000 m2, des voies principalement utilisées par les trains de marchandises pour tester une nouvelle méthode.
Pour éradiquer les mauvaises herbes, on en plante de nouvelles sélectionnées avec soin. Elles vont absorber la végétation indésirable et en plus, elles s'adaptent au passage des trains via des critères très précis. Leur hauteur est limitée, pas plus d'un mètre, leurs racines ont été pensées pour ne pas abîmer les rails et elles résistent au piétinement des trains.
La technique du mulch
Pour bien résister et bien s'implanter au niveau des rails, ces espèces ont été créées via une technique particulière : le mulch. C'est un amalgame de cellulose, de fibre de bois, et de matière organique dans lequel est ajouté des graines. Cette "enveloppe" autour des graines va permettre à la plante de pousser plus vite en la protégeant des aléas extérieurs. Via une machine, qui s'appelle l'hydromulcher, on mélange le tout et on projette sur les sols via une pompe.
Uniquement sur des voies de marchandises et de maintenance
Pour le moment, c'est testé uniquement sur des voies de service, explique Adeline Dorbani, directrice du pôle développement durable SNCF Bourgogne Franche-Comté. Les standards de sécurité obligent la SNCF à désherber les lignes à grande vitesse pour éviter des problèmes de sécurité mais aussi des problèmes techniques : la végétation peut affecter la tenue mécanique des voies.
L'expérimentation doit durer cinq ans, il faut voir comment les plantes s'adaptent au froid l'hiver et à la chaleur l'été. Autre élément à prendre en compte, il faut vérifier si elles ne posent pas de problèmes pour les agents techniques de la SNCF, quand ils viennent vérifier les installations.
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