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Et si les grandes villes de Caen, Rouen et Le Havre se dotaient d’un RER comme à Paris ?

Alors qu'en 2040, la vente des voitures thermiques devrait être interdite, un projet de RER (Réseaux express régionaux) normands est proposé pour Caen, Rouen et Le Havre.

Et si les grandes villes de Caen, Rouen et Le Havre se dotaient d’un RER comme à Paris ?
Et si la Normandie se dotait de RER (Réseaux express régionaux) dans ses grandes villes ? C’est ce que le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) propose dans son étude Mobilités du quotidien, publiée en 2019. Rappelons que le Ceser est une assemblée consultative, qui participe à l’administration de la région. Il est constitué de personnes issues de la société civile et reconnues pour leurs compétences.

À Caen (Calvados), Le Havre (Seine-Maritime) et Rouen, le Ceser a imaginé, en réhabilitant des voies ferrées aujourd’hui fermées ou réservées exclusivement à du fret, des réseaux de RER. « En 2040, la vente des voitures thermiques devrait être interdite, rappelle Patrick Morel, rédacteur de ce rapport et conseiller du Ceser Normandie, en qualité de membre de Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT). Il faut donc penser à trouver des solutions. Dans cette étude, nous nous sommes inspirés du modèle parisien pour créer des dessertes traversantes. »

L’idée serait de proposer des trains avec un cadencement comme les RER parisiens. « Toutes les 15 minutes sur les heures de fréquentation et toutes les demi-heures/heures pendant les heures creuses », souligne Patrick Morel.

Réouverture des lignes fermées ou servant uniquement au fret

À Rouen, il existe déjà la ligne Yvetot-Rouen-Elbeuf, qui dessert les gares périurbaines. « L’idée serait de partir de cet exemple-là et de le généraliser là où il y a du potentiel », poursuit Patrick Morel. En complément à Rouen, le Ceser propose de rouvrir une ligne qui sert actuellement pour du fret entre la rive gauche de Rouen et Saint-Pierre-lès-Elbeuf. « Cette ligne desservirait un bassin de près de 100 000 habitants sur la rive gauche de la Seine (Petit-Quevilly, Grand-Quevilly, Petit-Couronne, Grand-Couronne et Elbeuf) et pourrait se connecter avec la future gare de Rouen Saint-Sever inscrite dans le projet de LNPN (Ligne nouvelle Paris Normandie). », peut-on lire dans le document.

La réouverture de la ligne entre Rouen et Évreux, qui passe par Acquigny, Louviers et Saint-Étienne-du-Vauvray, soit 35 kilomètres de chemins de fer, actuellement inutilisés « mais encore en bon état », est également une proposition.

Mais serait-ce vraiment possible à Rouen de faire passer tous ces trains, alors que la gare est totalement saturée ? « La gare de Rouen est saturée car les trains stationnent, souligne le spécialiste. Mais il est possible de ne les faire stationner que dans les terminus. Et avec les nouveaux trains qui seront réversibles, ce sera encore plus facile.


Densifier l’offre


À Caen, selon le rapport du Ceser, un RER serait très facile à mettre en place sur l’axe Bayeux-Caen-Lisieux. « L’axe n’est pas saturé. Il suffirait donc de mettre plus de trains et de cadencer les horaires. »

« Au Havre, avec la mer en face, on ne peut pas traverser l’agglomération, il s’agirait plutôt de construire un réseau en étoiles », commente Patrick Morel. Là encore, il s’agirait de bénéficier d’un réseau déjà implanté, actuellement utilisé pour le fret, entre Lillebonne, Notre-Dame-de-Gravenchon et Bréauté. Le Ceser propose également de prolonger la desserte périurbaine du Havre de Rolleville jusqu’à Turretot, voire Criquetot l’Esneval.

« L’idée est de densifier l’offre des trains, quand c’est possible, souligne Patrick Morel. Ou de rouvrir des lignes déjà exploitées en fret ou encore en bon état. » Pour l’ancien directeur des transports de la Région Basse-Normandie, un RER Normand ne demanderait donc pas de lourds investissements.

Qu’en pense la Région Normandie ?

Ces propositions ont-elles retenu l’attention de la Région, désormais autorité organisatrice pour le ferroviaire en Normandie, et de la SNCF ? Gaël Barbier, le directeur TER Normandie SNCF mobilités, assure qu’« il y a déjà eu une amorce entre Elbeuf et Yvetot face à la saturation de la gare de Rouen ». Pour lui, « la réflexion qu’il faut mener en Normandie, c’est comment on peut fluidifier le réseau avec une approche du type RER qui contourne les grandes métropoles. »

De son côté, la Région assure avoir bien eu connaissance des propositions du Ceser, « qui ne tiennent toutefois pas compte des possibilités de l’infrastructure à proximité des grandes agglomérations, qui est assez largement saturée ».

L’État a par ailleurs lancé une démarche de réflexion de type RER dans les métropoles, « qui ne fixe pas une fréquence minimale », rappelle la Région. La collectivité normande souligne qu’elle n’avait pas attendu cette réflexion : « Depuis plus de deux ans une démarche est en cours avec SNCF et la Métropole de Rouen sur le train comme mode urbain de déplacement. Mais pour réellement faire changer les choses sur ce sujet, il faut que la gare de Rouen existe rive gauche. Elle est prévue dans le cadre de la LNPN.

Source: www.actu.fr

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